Neustark, fondé en 2019 par Johannes Tiefenthaler et Valentin Gutknecht, est une société spin-off de l'Université ETH Zurich. Les deux entrepreneurs ont été réunis par leur vision commune d’une solution de valorisation et d'élimination du CO₂. Découvrez comment leur procédure fonctionne.
Le dioxyde de carbone, accumulé depuis des années dans l’air, est éliminé réduisant ainsi la charge de CO₂ dans l'atmosphère. Le CO₂ capturé est ensuite stocké dans le béton. Environ 10 kg de dioxyde de carbone peuvent être emprisonnés dans un seul mètre cube de béton.
En plus d’accélérer en quelques heures un processus naturel qui prendrait plusieurs siècles, la technologie de Neustark à un autre effet positif : en baignant dans le dioxyde de carbone, la quantité de ciment dans le béton frais peut être réduite au minimum prescrit par la loi. Ceci sans risquer une perte de qualité tout en ayant une influence sur les émissions de dioxyde de carbone. N’oublions pas que la production du ciment est à l'origine d'une part considérable des émissions de CO₂ dans la construction en béton.
Le concept de Neustark repose également sur l'utilisation de béton recyclé donnant une deuxième vie aux matériaux déjà utilisés une fois. Cela permet de conserver les ressources naturelles que sont le sable et le gravier.
En tant que pionnier et précurseur dans son secteur, Losinger Marazzi a reconnu très tôt le potentiel de cette technologie et développe déjà différents projets avec Neustark. Le projet Tramdepot Burgernziel à Berne est le premier projet immobilier résidentiel à utiliser ce béton.
Valentin Gutknecht, cofondateur et CEO de Neustark, présente son entreprise suisse pionnière dans l’élimination de dioxyde de carbone de l’air ambiant.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Neustark ?
La démolition du béton représente le plus important flux de déchets au niveau mondial, et cela ne va pas en s’améliorant. En Suisse, les matériaux sont d’ores et déjà réutilisés. Pour ce faire, le béton est brisé et collecté dans des centres de recyclage. Mon cofondateur Johannes Tiefenthaler et moi-même savions que le béton réagissait très fortement au CO₂. Le béton étant déjà disponible à l’état de débris, son enrichissement demande peu d’efforts supplémentaires par rapport à d’autres procédés. Toutes les conditions sont donc réunies pour y stocker du CO₂. Nous ne pouvions pas laisser perdre cette opportunité optimale de départ.
Qu’est-ce qui distingue le béton Neustark d’un béton recyclé traditionnel ?
La différence réside dans le gravier utilisé. Voici comment fonctionne notre concept : Dans un premier temps, nous faisons réagir les déchets de béton avec le CO₂. Le résultat peut ensuite être utilisé comme substitut du gravier dans le béton de recyclage. Notre béton n’a rien à envier au béton recyclé traditionnel, bien au contraire : notre traitement a même tendance à améliorer la qualité du matériau.
Ainsi, nous atteignons une résistance à la pression au moins équivalente. Notre béton est donc conforme à toutes les normes, permet de fabriquer les mêmes structures qu’un béton recyclé habituel et son utilisation sur le chantier est identique.
Quel est le principal défi auquel vous êtes confrontés en tant que jeune entreprise ?
Le plus difficile actuellement est de trouver l’équilibre entre les aspects commerciaux, techniques et organisationnels. Bien sûr, nous aimerions développer l’entreprise neustark et voir notre carnet de commandes se remplir. Toutefois, une plus grande entreprise requiert également des ajustements organisationnels, et en tant que start-up nous devons aussi développer notre capacité de production.